Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
ELLE A BIEN FAIT.

Célestine. — Ceci commence à m’intéresser ; conte, conte-moi tout

Madame Durut. — Tu me fis dire que tu prenais sur toi d’agréer un nouveau venu recommandé par le vicomte de Bombardac, et que tu avais permis qu’on servît à cet homme tout ce qu’il demanderait

Célestine. — Eh bien ?

Madame Durut. — Comme après avoir dévoré six côtelettes, une volaille, gobé huit œufs au jus, et arrosé le tout de trois bouteilles de vin d’Épernay, monsieur le chevalier demandait le second service, les gens effrayés vinrent me faire part de cette singularité… Je voulus voir un peu quel était donc ce mortel doué d’un si remarquable appétit. Comme d’ailleurs on se plaignait de la hauteur et de la rudesse de son ton, je ne venais assurément pas disposée à lui faire des compliments… J’arrive… Mon grivois ne voit pas plutôt un cotillon mettre le pied dans sa chambre, que, s’élançant par la ligne droite et franchissant la table, culbutée avec tout ce qui la couvrait, il me joint, me saisit avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche… Je ne suis pas de plume ;