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LE DOCTORAT IMPROMPTU

faut bien qu’avant que nous nous séparions, un important secret soit acheté et payé ! (Moi pour lors :) — Puisque vous êtes assez peu délicat, monsieur, pour mettre votre silence à prix, je vous sacrifie volontiers tout ce que je possède : il y a dans ma bourse… à peu près cent louis ; je suis fâchée de n’être pas plus riche ; prenez-les, je puis encore vous offrir quelques nippes de certaine valeur… tout, tout est à vous ! — Oui, belle conduite, ma foi ! M. de Roqueval va se donner, à ce que je vois, une petite femme bien économe, qui jette ainsi l’argent par les fenêtres à propos de rien ! Allons, allons, charmante, vous n’y pensez pas ! Suis-je un corsaire donc ? Vous me connaissez mal. J’aime beaucoup l’argent… parce qu’il en faut ; mais, à Dieu ne plaise qu’il vous en coûte un écu pour acheter ma discrétion. Je vous l’accorde gratis, mais, en revanche, vous allez m’honorer d’une petite faveur, peu difficile, douce peut-être à donner ; sinon, déesse (en