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LE DOCTORAT IMPROMPTU

qu’il plut au garnement de me faire. Ah ! mon âme, crois-moi, n’y prit aucune part. Oui, toute ma tendresse demeurait bien véritablement à l’aimable Solange. Le mécanisme avait seul favorisé le détestable usurpateur.

« Mais avoue donc que mon inimaginable aventure a bien de quoi mettre en défaut tout système sur la cause et les effets de l’amour et de la volupté ! Qui m’eût dit, lorsque je reçus ton dernier baiser, il y a si peu de temps, que presque aussitôt je serais radicalement guérie de mon antipathie contre le sexe masculin, et, bien pis, que, sans m’amuser à prendre graduellement mes licences par un fatal concours d’incidents, je me trouverais impromptu coiffée du bonnet de docteur.

« Bast ! il faut se consoler de tout ici-bas. Oui, je veux rire de mon aventure au lieu de m’en affliger ; et si ma bégueule de raison veut m’ennuyer de ses tristes reproches, que me répondra-t-elle quand je lui répliquerai :

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