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LE DIABLE AU CORPS.


toi donc…

              (déja plus calme.)

                  Voyez ce petit sot… Je suis ratée…

BRICON, se dégageant et lui
mettant, dans la main, son vit humide duquel il
sort encore quelques perles.

Voyez combien vous êtes injuste !

LA MARQUISE.

Va polisson, cela ne veut rien dire. Tu ne me feras pas croire que tu m’es venu voir à jeun ?

      (À bon compte, elle examine avec intérêt l’outil amusant qu’elle a dans sa main)…

                  Il est beau, pourtant ! Quel dommage qu’on ne puisse pas lui donner un baiser !… — Avoue, Bricon, que je ne suis pas la premiere femme de ma sorte à qui tes lubriques marchandises ont allumé l’imagination, et que, chez plus d’une, tu fais furieusement des tiennes ?

BRICON.

Moi, Madame ! Je ne suis pas aussi heureux… Mon aventure avec vous tient du prodige…

LA MARQUISE.

Elles ne savent donc pas… Car je suis certaine que si tu étais un peu reposé, bandant comme tu fais, tu pourrais être, comme certain Chevalier de ma connaissance, un Tire-six…