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LE DIABLE AU CORPS.

BRICON, avec sentiment.

Dans un moment vous seriez aux cieux : pesez donc, divine Marquise, l’intérêt infini que je dois avoir à vous presser de nous céder… Il s’agit de me retrouver dans vos bras…

LA MARQUISE, avec indécision.

Et cet infernal Abbé, pour lors… Voilà le nœud, c’est toujours là que le sacripant en a voulu venir.

L’ABBÉ.

On en vient où l’on peut… mais que diable cela vous fera-t-il que je vous donne le postillon à ma mode, tandis que vous exalerez votre ame dans le sein d’un objet adoré.

(Il a dit cette fin de phrase d’un ton ironique et persiffleur.)


Hé ! mort de ma vie ! décidons-nous donc à quelque chose. — Et toi, fichu sot ! au lieu de soupirer, de faire de tendres yeux, ne devrais-tu pas me la happer et besogner. —

                            (À ces mots, Bricon saute sur le lit, s’y couche sur le dos, et se montre dans un état bien propre à donner à la Marquise un moment de tentation.)

                  Bon comme cela. J’aime mieux cet appel que les plus beaux sentimens du monde.

LA MARQUISE, soupirant.

La cervelle me tournera-t-elle assez…