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LE DIABLE AU CORPS.


qu’il venait de distiller par force, et dont, cependant, il n’eut pas plus amplement gratifié l’immonde objet de son culte ordinaire ! « C’en est fait (s’écria, dans sa langue, l’Italien bien plus heureux qu’il n’osait même le laisser paraître) je fus un sot, je vais cesser de l’être, et l’encens qu’un seul autel usurpa, graces à mon absurde entêtement, je vais le partager désormais avec celui-ci dont je me déteste d’avoir si long-tems blasphêmé la bienfaisante Divinité. — Eh bien (riposta pour lors avec dignité la triomphante convertisseuse) si vous voulez mieux prouver votre repentir sincere et sceller à mon gré le serment de votre nouvelle profession de foi, qu’il n’y ait pas un con dans cette salle auquel vous ne donniez sans faire la grimace, et sur la bouche, un baiser, » Le prosélyte cornu ne se fit pas répéter cet ordre. Il commença, bien entendu, par celui dans lequel s’était si voluptueusement opéré le miracle de sa conversion ; chacun, ensuite, à son tour. Le moindre conin eut l’honneur de voir ramper devant lui l’humilié Priape qui baisait au surplus tout cela du meilleur de son cœur. L’antre vaste et fourré de la doyenne Couplet, ne l’effraya même point et reçut, tout comme un autre, sa glorieuse part de l’hommage universel…

J’ai fini le travail du Docteur[1] ; il avait, à

  1. C’est maintenant le Traducteur qui parle.