étonnemment ; Chiavaculi lui-même semblait commencer
à suivre la mesure… « Però dolce l’ingauno !
» dit-il enfin, se décidant à baiser la
jolie bouche qui lui faisait un agaçant sourire… Il
sent les approches du souverain plaisir… Ha !
ha !… ha !… Pour le coup, ses mouvemens sont
décidés et d’accord avec ceux de sa violeuse… il
s’écrie : « Ha !… ha !… Potta tyranna ! che tu mi
fa…a[1]… ! »
Ce dernier exploit n’était pas le moins glorieux dont la sublime libertine de Cabaretiere pût s’énorgueillir. Elle triomphait du plus vicieux et du plus entêté des hommes. Elle venait de lui arracher, en faveur de la Vénus naturelle, un acte d’adoration que le pervers avait juré de lui refuser à jamais. Elle avait fait éclore en un instant les fleurs de la vraie volupté dans un sol d’où leurs semences étaient de tout tems soigneusement arrachées. Qu’elle était fiere notre petite enchanteresse en exprimant au bout de l’humide goupillon l’onction
- ↑ On donne ici, pour la commodité des lecteurs qui ne savent point l’italien, la version de ce qu’on a lu dans cette langue depuis le mot Oibò, Signora. « Fi donc, Madame ! c’est assez… l’autre, l’autre, par pitié. (Plus bas) La plaisanterie est trop forte… Sachez donc… Un serment sacré… Écoutez. — Non, Monsieur : je le veux ainsi ; cela sera. — Perfide ! — Faites, faites, amant cornu. — Le cul, par grace ? — D’abord ce que j’exige : peut-être après… — Dieu ! quelle trahison !… parjure Chiavaculi !… (Plus bas.) Pourtant cette tromperie a des douceurs… Ha ! ha ! con tyrannique ! que me fais-tu ? » Mais le texte original a plus de piquant.