Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/821

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
223
LE DIABLE AU CORPS.


bizarre caprice, malgré la gêne de l’attitude et leur inexpérience à pareil travail, s’en acquitterent pourtant assez bien : elle tomba dans une crise indicible… les inonda tellement qu’ils ne s’apperçurent presque plus d’être deux ; et fit craindre, un moment, qu’elle n’eut trouvé tout de bon la mort dans ce monstrueux excès de libertinage. — « Embrassons-nous, freres en Con, (dit après, en riant, le Porte-faix au Negre) nous pouvons nous flatter d’avoir mis à fin une prouesse, dont, sans doute, aucun Chevalier, jusqu’à nous, n’avait été requis[1]

La scene des vingt enfans tirait à sa fin, mais celle de la lubrique Bohémienne était au fort de sa chaleur, quand Chiavaculi, toujours en Priape, reparut au sallon des délices, brandissant le fier javelot qui l’avait rendu vainqueur de Sir Kindlowe et plus riche de 500 guinées.

Le coup-d’œil, non moins intéressant que pittoresque, de cette marmaille confusément grouppée ; de la Bohémienne se démenant entre ses fouteurs accollés, et du reste de l’assemblée qui s’égayait mollement dans nombre de lascives postures ; ce tableau, dis-je, fit demeurer Priape immobile

  1. J’ai connu une Dame qui convenait avec de vrais amis, d’avoir tenté l’aventure en faveur de deux hommes qu’elle prétendait aimer également. Cela n’alla pas trop bien. Mais, disait-elle vrai ? Peut-être voulait-elle faire l’étroite. (Note du Docteur.)