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LE DIABLE AU CORPS.


Vous auriez complétement raison : aussi vais-je bientôt fermer cette lanterne magique. Vous ne serez cependant pas fâchés d’y voir encore un. petit nombre de tableaux. En attendant, trouvez bon que je récapitule ce qui s’est fait de plus remarquable dans la confuse orgie dont je viens d’esquisser quelques traits.

Pendant sept heures, dont pas un moment n’avait été perdu, Junon et la Cabaretiere avaient été naturellement enfilées 32 fois, chacune ; les petits accessoires non comptés[1]. Outre les prouesses des trois géans, des trois sauteurs et de Zamor, ces Dames avaient encore agréé de légers hommages épisodiques, comme ceux qu’on sait déja de Diétrini en faveur de la Comtesse, et beaucoup d’autres, pendant que les travailleurs attitrés reprenaient haleine. Les Dames qui s’étaient, après celles-ci, le plus distinguées, étaient bien éloignées d’avoir atteint ce haut degré de gloire.

  1. Pour les petits faiseurs, tout est prodige. Ils ne croiront point à ces 32 actes de tempérament ; on s’y attend. Cependant qu’ils prennent la peine de consulter un certain capitaine Carver, qui a publié de très-véridiques mémoires. Ils y liront qu’une pucelle Naodissienne (sauf erreur de nom, car on n’a point le livre sous les yeux) reçoit à la suite d’une fête de riz (espece de festin) l’hommage de 40 amans invités pour cela même. C’est un usage de l’heureux pays décrit par le voyageur. Les Demoiselles qui, à pareille fête, ont favorisé le plus grand nombre de jeunes gens, sont les plus honorées et font les meilleurs mariages.