revenant à la même place, au lieu de jeter le
mouchoir, la capricieuse Cabaretiere fit à Junon
ce galant apostrophe. « Je n’y tiens plus, adorable :
il faut que je te donne aussi des preuves
du desir brûlant dont tu es faite pour pénétrer
quiconque a le bonheur de connaître ton talent et
tes charmes. Livre-moi tout ; laisse-moi m’enivrer
à ta fontaine ; laisse-moi la tarir. » Elle avait à
peine achevé, que déja collée sur l’objet de
sa saphique fureur, elle langayait, pétrissant,
d’une main avide, le satin de la fesse et du
fémur ; de l’autre, fichant un doigt polisson dans
un orifice absolument neuf, et par conséquent
d’une extrême sensibilité. Aussi l’exploitée bondissait-elle,
frappant de sa superbe motte le joli
nez en l’air de la fellatrice.
L’apothicaire Dietrini, venu d’abord avec l’intention d’offrir son médiocre service à l’une de ces Dames, et s’étant vu devancé, regardait assez sottement cette féminine passade ; cependant tout-à-coup, éclairé sur ses intérêts, il lui prit la gaillarde envie de se mettre de cette fête. La langayeuse faisait, par sa posture, beau jeu par-tout ; Dietrini s’agenouille, hésite entre les deux voies du plaisir ; mais son incertitude ne dure qu’un instant ; la capricieuse Cabaretiere, sans savoir qui se trouve là, le guide et le niche de préférence où secrétement il le souhaitait le plus. Le but de la Dame était apparemment de