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LE DIABLE AU CORPS.


(lui répondait-on sans perdre la cadence) de ce qu’au milieu des glaces du Nord[1] on peut… on peut… être… si… si… Foutre ! (s’écria-t-on au lieu d’achever la phrase) ha !… ha !… je fonds…, ma reine ? je… je meurs. » C’est que l’onctueux sauteur injectait dans ce moment sa causeuse d’un torrent embrasé. Ce flatteur incident l’avait entierement rappellée à son fouteur ; quelques haut-le-corps précipités avaient suffi pour qu’elle le rattrapât et jouît encore avec lui d’un délicieux instant d’unisson ; même aventure arrivait à la Déesse. Les camarades, un peu piqués de la distraction qu’avaient eue ces Dames, doublerent sur-le-champ et les occuperent si bien, que, pour le coup, ils parurent dignes qu’on s’occupât aussi d’eux, sans partage.

La seconde passade terminée, ces deux drôles, sans permission, bondirent l’un sur l’autre, et troquerent avec tant d’adresse et de célérité, que les amies en rirent comme des folles. Il ne faut pas demander s’ils furent bien reçus.

On leur permit ensuite un moment de relâche. Les nouvelles amies, se tenant embrassées, allerent où des soins de propreté les appelaient et prirent aussi de quoi réparer leurs forces : puis

  1. La Princesse était Russe.
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