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LE DIABLE AU CORPS.


abattis violent et général. Les deux Heiduques sa partageaient les vaillantes émules. Le reste des athletes enrôlés pour elles seules, restaient oisifs, étudiant leur leçon ; mais tous les autres étaient à l’ouvrage. Chacun s’était rué sur la premiere belle qu’il avait trouvée sous sa main. Dom Ribaudin, qui ne s’était point lassé, quoique, pendant tout ce que nous avons décrit, il eût exploité, trois fois-liées, la charmante Raccrocheuse, une fois la succulente Durut pour faire la paix ; et fait encore, à la recommandation de Paillasse, son theme en deux façons avec la sublime Vérité ; Ribaudin s’était juché, par occasion, sur la jolie, mais largement entaillée Mme. de Caverny. L’étonnement du Porte-faix fut extrême, quand accoutumé si bien à faire un peu souffrir les Dames, il se trouva précipité là-dedans comme une pierre au fond d’un puits ! Cependant, en bon moine, il sut dissimuler la petite peine que lui faisait d’abord éprouver cette singularité. Bientôt il fut enchanté de l’art avec lequel l’experte Bohémienne savait la faire oublier. Un jeu de hanches varié, convulsif ; la brûlante ardeur du vagin aimanté ; les mots charmans ; les baisers célestes le firent repentir d’avoir pu douter un instant de l’excellence de cette bonne fortune. Il se crut donc, en conscience, obligé de doubler son robuste service, afin d’écarter tout soupçon dont elle put être mortifiée.

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