sonnes que nous voyons se convenir absolument. »
Dupeville était enflammé, suppliant, et dans un
état, entre nous, assez ridicule aux yeux des
gens d’à présent ; mais ce n’est pas ce qui fait
leur éloge. Cependant les témoins s’intéressaient
à la scene, et quand la charmante d’Angemain
eut l’air de se décider à faire connaissance avec
son pressant adorateur, on battit des mains comme
à un beau moment de comédie. On figura plaisamment
un simulacre de mariage ; Dupeville mit
au doigt de la Sœur-grise une bague de prix.
« Va maintenant, mon cher Dupeville (lui dit
la petite folle de Cabaretiere) va recevoir aussi
ton anneau : puisses-tu l’enfiler avec succès ! »
On les poussa dans le sallon des délices.
Cette brusque et bizarre alliance était à peine réglée qu’on vit s’annoncer, par trois sauts périlleux, les trois grivois mandés pour l’avide Cabaretiere… Déja, enhardie par l’exemple de la prudente Princesse, elle avait fait entrer aussi son Negre Zamor et même l’auxiliaire Félix. Pour lors, entourée de ces cinq personnages, notre extravagante s’avance fierement vers Junon, et leve sur elle les yeux avec une noble audace, osant l’apostropher ainsi : « Princesse ? as-tu du cœur ? — Toute autre qu’une folle l’éprouverait sur l’heure (lui répond, d’un ton équivoque, l’étonnée Déesse) mais, de quoi s’agit-il ? — De savoir laquelle de nous deux est la plus intrépide