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LE DIABLE AU CORPS.


demeurait ainsi dans sa seule habitude.) Et moi (continua l’aimable fille) je m’habille en Sœur-grise. »

La belle Nimmernein, à son tour interrogée, ne savait que choisir. — « Soyez (dit, en s’agenouillant devant elle, l’ardent Tréfoncier) soyez la Vérité, et souffrez que moi-même je vous en donne le costume. (Elle ne fit que sourire et marquer, d’un petit coup de tête, qu’elle acceptait. Sa naïveté l’embellit encore.) Votre Marquis, lui dit-on, qu’en faites-vous ? — Un apothicaire ; et se tournant vers lui : puisque je suis la Vérité, mon cher, il faut bien que je fasse connaître, sans équivoque, à quoi vous êtes le plus propre. — Apothicaire pour vous servir, sublime Vérité, je le serai de toute mon ame. »

On en était à la ronde et ferme M.me Durut ; elle voulut être poissarde ; et que D. Ribaudin fût un fort de la halle, un porte-faix.

Mademoiselle des Ecarts voulut être Bellone et ne fit de son Pinnefiere qu’un garçon fourbisseur. « Il est excellent, dit-elle, pour ajuster des fourreaux ; il préparera la besogne, les maîtres fourbiront. —

Je suis sans cavalier (dit, avec quelque embarras, M.me de Caverny, quand on la questionna.) — Eh ! moi-même je suis sans Dame (dit, avec surprise, le Palatin Morawiski, cherchant par-tout des yeux notre chere Marquise et