Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/772

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
176
LE DIABLE AU CORPS.


« que l’assemblée soit totalement congédiée. Si vous venez à bout de n’être convaincue de rien, nous taillerons des croupieres au méchant qui cherche à tracasser ainsi la meilleure personne du monde. Le soin que je prends, ma chere Dame, me nomme et doit vous assurer, de plus en plus, de ma durable autant que reconnaissante amitié. Adresse, diligence et secret. — Tout à vous. — Adieu. »

Après avoir parcouru, tout bas d’abord, cette fatale quoique obligeante épître, M.me Couplet faillit s’évanouir ; cependant, la présence d’esprit qu’elle eut de demander, sur l’heure, un verre d’eau-de-vie d’Andaye, la garantit de cet accident. — On s’empressait autour d’elle : « Qu’y-a-t-il ? Quel malheur est-il arrivé ? — Ne peut-on pas savoir ?… » — Il fallait bien qu’elle parlât.

Pour lors, une consternation facile à prévoir, saisit et glaça la plupart des personnages. Près de la moitié, sans attendre une minute, songea à la retraite ; d’autres qui se possédaient mieux, ou tenaient davantage aux jouissances dont il s’agissait d’être frustrés, réfléchirent et furent d’avis de tenir un petit conseil en vue d’échapper, s’il était possible, à la Police : mais la chose était peu pratiquable.

La Couplet, accourue vers la porte dès qu’elle s’était apperçue qu’on défilait, s’époumonait à dire : « Mille pardons : ce n’est pas ma faute ;

au