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LE DIABLE AU CORPS.


volontiers inscrit au nombre de mes acteurs de ce soir, qu’il doit donner pour son compte, à la compagnie, la moitié d’un bien étrange spectacle. Ladi, qui peut-être l’est un peu de contrebande, est du moins une Dame fort riche. Elle se dit malade, quoiqu’elle fasse à tort et à travers des excès qui supposent celui de la santé. Elle surpasse en luxure et en complaisance mes plastrons les plus infatigables. Elle veille, boit, jure, se bat au besoin avec ses amans et ses domestiques…

LA MARQUISE.

Voilà une jolie petite personne et de bien bonne compagnie, en vérité ! — Faites-nous grace du reste de son article.

LE COMTE, lit.

4e. couple. Sir John Kindlowe, — Mlle.

    non pour lui donner du secours, mais pour pouvoir le dépouiller plus à l’aise dans un cul-de-sac peu distant. C’est là que le pauvre diable, abandonné sans vêtemens, et devant y passer une nuit longue et froide, a tout le tems de déplorer sa passion funeste et de maudire, avec sa barbare amante, tout le sexe qui donne de l’amour. Il sent que sa vie est en danger, et fait vœu, s’il échappe à la mort, de n’avoir de ses jours rien à démêler avec les femmes. Le jour lui procure enfin des soulagemens, mais trop tardifs : on ne peut le sauver à moins qu’il ne consente au sacrifice de ses jambes incurables. — Le Comte guéri, devient dévot outré. Au bout de deux ans, la nature trop long-tems réprimée se révolte, prend le dessus. Du respect qu’on a pour le vœu cité naît le goût palliatif des gitons. On s’y livre ; il croît ; il devient une passion, une rage enfin. Tous les pareils du Comte n’ont pas à donner d’aussi bonnes excuses de leur dépravation. (Note du Traducteur.)

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