Écoute, ma tendre amie : crois que, sans compliment, je suis toujours et serai la même à ton égard. Mais ne peut-on s’aimer, ne peut-on être heureuses sans donner dans ces travers prodigieux, dont le souvenir que tu viens de mettre au jour nous fait à toutes deux un honteux reproche ! Les excès…
Je n’en connais point, Madame. On n’a jamais assez de plaisir.
Je ne suis pas de cet avis. On peut en avoir trop et perdre par-là le charme du desir, plus précieux que le plaisir lui-même. Quant à moi, je suis incapable, il est vrai, de varier dans mes goûts : les délices que j’aimais me seront toujours infiniment cheres ; mais, sans rien changer au fond de mes habitudes, je me propose assurément de changer beaucoup à leur forme. En un mot, désormais je veux du choix, des bornes et du mystere.
Fort bien : c’est-à-dire, de la politique, de la bégueulerie et de l’hypocrisie. Miséricorde ! vous êtes, ma chere Marquise, une femme noyée !
Tu verras le contraire. Essaye toi-même