Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/721

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
127
LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

Cela est heureux ! Mais ce qui ne l’est pas, c’est que tu viens de te donner deux filles gothiques…

LA MARQUISE.

Je suis, en vérité, charmée qu’elles ne soient pas de ton goût.

LA COMTESSE, imitant son ton.

Je vous suis, en vérité, fort obligée.

(Naturellement.)


— Tenez, Marquise, je vous parle franchement : vous ne m’aimez plus.

LA MARQUISE, avec ironie.

Assurément ! parce que je ne parais pas songer, en me choisissant des gens, à former un sérail exprès pour contenter les caprices de Madame !

LA COMTESSE.

Ce n’est pas tout-à-fait cela qui me choque. Mais vous-même, ma chere, vous devenez avec moi d’une glace ! Vous a-t’on ! Vivons-nous maintenant ensemble comme dans ce bon tems !… Ah !…

(Elle baise ses doigts).


où tout était commun entre nous : où nous nous passions, avec tant d’amitié, les excellens fouteurs qui pouvaient nous tomber sous la patte !… où…