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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

Armons-nous de courage. Encore quelque gredin ?

(La Marquise baisse les yeux.)
LE COMTE.

Ce drôle dont le vrai nom est Rapin, fut jadis tambour, puis tambour-major dans un régiment Piémontais. Une folle de ce pays-là qui s’y était servie de lui et qui se trouvait avoir ici du crédit pendant un ministere aussi prodigue de graces mal appliquées, que depuis on l’a vu avare des graces les plus légitimes ; cette intrigante, disons-nous, fit de son Hercule un capitaine de dragons à la suite. Mais Mons Rapignac ne sut point se maintenir dans son corps ; il en fut honteusement congédié. Depuis, il a continué de vivre d’escroqueries, soutenues parfois de fausse bravoure et toujours de la plus intrépide arrogance. Voilà ce que c’est que votre quidam.

LA COMTESSE.

Eh bien, ce joli Monsieur daignait faire à Madame l’honnur de l’épouser.

LE COMTE.

Excellent parti ! Ça, ça, ma chere Marquise : Sans complimens, deux lignes sur une carte pour M. le Chevalier, et qu’il ait avant le soir, à sortir de cette honnête demeure, où ses pareils ne sont pas faits pour avoir accès.

LA COMTESSE, gaiement.

Bride en main. Comte. Il faut un peu plus