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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE, alarmée.

Grand Dieu ! que dit-il ? Que vous est-il arrivé, mon précieux ami.

LE COMTE, prend un siége,

(Tout le monde s’assied autour de lui.)

Que le ciel confonde, que les enfers engloutissent le plus maudit garnement dont on puisse se faire une idée. Un Bricon ! un va-nu-pieds, que par la plus insigne charité j’avais ramassé dans les boues de la Westphalie. Un traître, comblé de mes bienfaits…

LA MARQUISE, avec intérêt.

Eh bien, eh bien ?

LE COMTE.

Cet infâme, pour remercîment, ne voulait rien moins que piller ma maison, m’ôter la vie.

(Mouvement général d’indignation et d’horreur.)


D’accord avec une dénaturée Miss Sara Tompson, la mieux traitée des nymphes de mon petit Sérail[1], il devait m’empoisonner, enlever mon argent, ma vaisselle, mes bijoux et passer avec cette furie en Angleterre. Zinga, la chere Zinga, mon génie tutélaire, sait heureusement un peu d’Anglais. Mes forcenés ne s’en doutaient pas ; ils ont imprudemment

  1. C’est l’Erigone Anglaise, dont il est question dans la note de la page 105 du 2e. volume.