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LE DIABLE AU CORPS.


venaient, à leur tour, apportant plusieurs carafons des plus excellentes liqueurs. Pas le moindre obstacle pour arriver jusqu’à nous. — Quelle est leur surprise ! Quel coup de théatre piquant pour le Prieur, sur-tout, qui seul a la face tournée de leur côté ! — Eh ! vîte, mes amis (leur crie-t-il de bonne humeur) entrez, et fermez enfin la porte, car le diable ne manquerait pas de nous amener à la file toute la communauté. Moi, toujours plus égarée, et qui pour un empire n’aurais pas voulu qu’on me dérangeât, je répété encore comme l’écho ; eh ! vîte : entrez et fermez la porte. — Et je continue d’aller un train de chasse entre mes deux encloueurs. — La rareté du spectacle ne manque pas d’attirer fort près les nouveaux témoins. Je ne m’amuse pas à leur parler, car ma langue s’est aussi-tôt remise à ferrailler avec celle de Dom Prieur, mais mes bras alongés vers eux et le mouvement impatient de mes doigts indiquent à ne pouvoir s’y méprendre, que je ne demande qu’à multiplier mes bontés. À peine sont-ils à ma portée, de droite et de gauche, que les saisissant à la ceinture…

LA MARQUISE.

Jolies manieres, en vérité !

LA COMTESSE.

Quand on a le diable au corps !… Je les attire et fais mettre à chacun un genou sur le canapé. Pour lors, ils ne me laissent pas toute la peine de mettre en liberté leurs fougueux engins, déja bien impatiens de se donner carriere. Ils