Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
LE DIABLE AU CORPS.

BRICON.

Je n’y manquerai pas, Madame. Je vends des éventails, des lunettes de spectacle ;… en un mot, je me rends le plus utile que je puis, et je suis connu pour être fort désintéressé. Avec certaines pratiques, je perds ou je ne gagne rien. Il y en a d’autres qui sont faites pour réparer tout cela ; et, graces à Dieu, le petit commerce ne va pas absolument mal.

LA MARQUISE.

Cela doit être. Vous me paraissez, intelligent. — Où demeurez-vous ?

BRICON.

Par-tout, Madame, et principalement où l’indique cette carte que je prie Madame de garder. — On peut s’adresser à moi pour les bonnets du jour, pour des boucles de cheveux, des plumes, des rubans, des étoffes à la mode : pour des bijoux de toutes especes, neufs ou de hasard ; pour des chevaux, des voitures ; pour toutes les nouveautés littéraires qui paraissent, et pour celles qui n’osent se risquer au grand jour…

LA MARQUISE.

Ah, ah ! vous vous mêlez donc tant soit peu du prohibé ?

BRICON.

Il faut bien que quelqu’un s’en mêle, Madame ; ceux qui s’y hasardent n’y font pas mal leurs affaires.

  1
4..