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LE DIABLE AU CORPS.


bonne heure son lit, pour venir dans celui de son amie, la lutiner et lui faire cent contes extravagans, toujours couronnés par quelque viol, quand elle n’obtenait pas avec réciprocité la satisfaction de ses desirs fantasques. — Ce fut pendant un de ces tête-à-têtes libertins, qu’il y eut entre ces Dames l’entretien qui suit :

LA MARQUISE.

Sais-tu bien, Madame la Comtesse, que Limefort et Rapignac ensemble n’abymeraient pas une femme autant que tu le pourrais, si l’on te laissait faire ?

LA COMTESSE, gaiement.

Sois moins charmante et l’on ne t’abymera pas.

(Elle lui donne un baiser.)
LA MARQUISE.

Déja ce pauvre Félix n’a plus que les os et la peau.

LA COMTESSE.

Il n’en est que plus leste, et je l’en aime mieux.

LA MARQUISE.

Fort bien ! — Et ma Philippine, qui tousse pendant une grosse demi-heure toutes les fois qu’elle sort de votre appartement !

LA COMTESSE.

Je lui conseille de se plaindre ! C’est moi