le cacher, et de le soustraire à toutes poursuites.
— À la question d’où vient cette querelle avec
Rapignac ? il répond qu’elle est fondée sur des
griefs bien éloignés, qu’il pourra mettre au jour
dans un moment moins critique. En attendant, il
prie qu’on le plaigne et ne l’accuse point d’être
dans ses torts.
La petite Comtesse et Dupeville s’établirent à la campagne
de notre Marquise, ne voulant pas la laisser
seule à travers l’embarras et les alarmes que lui causait
l’aventure fâcheuse de Belamour. — Le Chevalier de
Rapignac fut pendant plusieurs jours entre la vie et la
mort, mais un mieux imprévu fit enfin connaître que sa
blessure ne serait point mortelle. En attendant, Belamour
avait refusé de s’écarter, non-seulement par attachement
pour sa bonne maîtresse, mais parce que le Tréfoncier,
homme de beaucoup de crédit, s’était fait fort de parer
aux mauvaises suites quelconques dont le coiffeur pourrait
être menacé à l’occasion de sa querelle. Le tems,
qui, comme on sait, remédie à tout, avait peu à peu
ramené sur la scene la gaieté, la paix et les plaisirs.
La petite folle de Motte-en-feu, toujours dans son élément
par-tout où il se trouvait des hommes et des femmes,
passait délicieusement son tems, ayant à ses ordres sa
bonne amie, deux filles charmantes, Belamour, Félix, et
jusqu’à Dupeville qui, tout inutile qu’il était, trouvait
encore de l’emploi, près de la plus active des capricieuses.
Tous les matins cette dévergondée quittait de