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LE DIABLE AU CORPS.


le chirurgien du lieu. — On transporte Rapignac dans une chambre haute. Comme il passe avec tout son cortege devant la piece où Nicole s’est trouvée mal ; celle-ci, peu maîtresse de ses mouvemens, court à lui, et veut le serrer dans ses bras : on l’en empêche ; elle a cependant le soulagement de voir qu’il respire encore et qu’il marche même avec le secours des bras dont il est soutenu.

LA MARQUISE.

Je me perds dans la confusion de tous ces intérêts…

LA COMTESSE.

Nous serons sans doute éclaircies.

L’esculape villageois demeurait fort près du château et se trouvait chez lui par bonheur ; il paraît donc au bout de quelques minutes, amené par Belamour. Dupeville assiste au pansement et ne tarde pas à venir rapporter que le bon homme, assez peu versé dans les secrets de son art, ne décide point encore si le coup d’épée sera mortel ou non. À bon compte, on a fait une copieuse saignée, pendant laquelle le pauvre Rapignac a perdu tout-à-fait l’usage de ses sens. — Félix est déja sur le chemin de Paris, galoppant à toutes jambes. Les avis sont très-partagés sur le compte du vainqueur. La Comtesse et Dupeville voudraient qu’il partît à tout hasard ; mais il brûle de rester ; la Marquise conçoit la possibilité de