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LE DIABLE AU CORPS.


point ; mais, il nigaude, se tortille, mord son chapeau… veut raconter… s’arrête… se trouble… et s’enfuit enfin, si comiquement (en faisant, pour le coup, retentir, de ses ris, toutes les pieces qu’il traverse) qu’on conclut, pourtant, de tout ce dévergondage, qu’il doit se passer, chez la soubrette, quelque chose de bon à voir.

La Marquise, sa gaillarde amie, deux Cavaliers qui l’ont accompagnée, et Philippine aussi, de retour avec cette société, montent, rencontrent Belamour qui les prie d’entrer sans bruit. — Ils voient !…

Peignez-vous, cher lecteur, cet étrange coup de théatre, dont le piquant est bien moins du ressort de la plume que de celui du pinceau.

Nos dormeurs n’ont rien entendu ! l’explosion même des ris de sept personnes, ne les éveille point encore. On a tout le tems de jouir de leur parfait ridicule. Mais, enfin, Belamour secoue si vivement Nicole ; et La Plante, si durement le pauvre Capucin, qu’il n’y a somnifere capable de résister à cette force. Le brusque réveil des mystifiés ; la soustraction du buste d’Hilarion, qui soudain est englouti par les jupes rabattues dont Nicole a voulu cacher leur commune turpitude ; le mal affreux que fait endurer, à cette fille, le Révérend qui, se sentant pris par la barbe, emploie une main à reconnaître de quelle nature peut être son lien ;… la disgrace de Belamour qui,