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LE DIABLE AU CORPS.


sait ses délices. Ensuite, comme l’appétit vient, dit-on, en mangeant, ce retour d’attention de la part de Madame, mit encore en pied l’heureux La Plante, pour nombre de petits détails fort amusans, dans lesquels il montra beaucoup d’intelligence, et fit infiniment goûter son zélé service, soit seul, soit en second avec l’Aimable.

D’ailleurs, comme il n’est si bons caracteres que n’aigrisse à la fin une persécution obstinée, Belamour et Félix, lassés de celle que leur faisait essuyer M.lle Nicole, se piquerent enfin, et songerent sérieusement à tirer vengeance, par quelque trait plaisant, du tort que leur faisait cette harcelante antagoniste, sans que, sans doute, elle-même fut irréprochable.

Depuis l’étonnante baisse des actions du Révérend pere, les conférences secretes qu’il avait encore de tems en tems avec M.lle Nicole, n’étaient plus de franches priapées. Sur le nouveau pied, il convenait que Comus et Bacchus soutinssent ces mêmes scenes, auxquelles, ci-devant, le Dieu des jardins était jaloux de présider seul. On se joignait, le soir, bien clandestinement chez M.lle Nicole… on faisait d’abord… ce qu’on pouvait : on soupait ensuite, et l’on vidait plusieurs bouteilles. Après le repas, selon les dispositions affirmatives ou négatives où se trouvait le pere, on recommençait comme avant le souper, ou ce doux, ce raffiné palliatif, dont