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LE DIABLE AU CORPS.

Cependant, l’attitude que choisit notre illuminée, est celle où probablement Pasiphaé recevait jadis les solides services de son taureau. — « Nouvel échec à l’amour-propre ! » se serait peut-être dit, un autre qu’Hilarion, sur-tout, remarquant que la somnambule, les yeux fermés de ses mains et penchant la tête, se privait des présens d’une glace, dans laquelle autrement il serait impossible qu’elle ne vît et n’admirât son divin Mahomet… Craindrait-elle plutôt que la vue de ce vilain buste… Quelles que soient ses raisons, quelles que soient les réflexions du faux Prophete, le fait est qu’on livre, cette fois, à ses luxurieux regards, toutes les beautés qu’il n’a point vues lors de sa premiere aventure ;… que touchant au vrai but, il y trouve deux doigts mignons chargés de l’introduire, et qu’il engaine savoureusement, avec le surcroît de douceur, de sentir qu’on fait la bonne moitié du chemin à son encontre. Ce vigoureux et complet assemblage est à peine formé, que déja la fervente houri se trouve libéralement divinisée… « Ha !… ha !… (s’écrie-t-elle, sentant la bonde échapper…) fou… foutre !… foutre !… voilà pourtant du vrai bonheur. »

Ce premier sacrifice, auquel deux autres furent liés aussi-tôt, est tout ce que je veux vous affirmer, cher lecteur ; car, peu partisan, sans doute, ainsi que moi, d’un être ridicule que nous enrageons,