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LE DIABLE AU CORPS.


faire, trop heureux animal… Ça, qu’on endosse la chemise. Cette toile d’hollande, sur la peau de Monsieur, vaut bien je crois son puant sac de bure ?… Les bas, à présent… et les pantouffles… C’est tout au plus si son pied de chameau peut s’y fourrer… Vîte :… je gage que mon butor ne saura pas mettre ce haut-de-chausses, tout ample qu’il est ?… N’avais-je pas raison ; il faut encore que je me donne cette peine. »

La main électrique de notre piquante soubrette ne pouvait gueres gesticuler dans ces environs, sans y causer soudain une sédition voluptueuse. La ceinture avait peine à se fermer, parce qu’un boute-joie plein de naturel et curieux à l’excès, mettant la tête à la fenêtre, semblait vouloir s’alonger jusques sur deux charmans tettons que l’habilleuse, agenouillée, en avait ainsi fort approchés. « Rentrez, rentrez, Monsieur, (disait-elle en le tapant, sans cependant lui faire mal) ne songez pas à tirer ici votre poudre aux moineaux, vous trouverez là-bas à qui parler. » Pour le moment, cette apostrophe badine était une énigme dont le Révérend ignorait complétement le mot.

Cependant, le voilà Turc de la tête aux pieds, et devenu vraiment tolérable. On lui enseigne qu’il doit se redresser ; oublier qu’il est capucin ; lever les yeux à hauteur d’homme ; jeter la tête en arriere ; se donner du buste ; creuser les reins ;