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LE DIABLE AU CORPS.

Sur ce pied, depuis plusieurs semaines, l’exigeante, mais consciencieuse Nicole, occupait l’onctueux et reconnaissant Hilarion, si bien choisi, que jamais moins de sept ou huit fois par entrevue, il n’avait fêté sa brûlante bienfaitrice. C’était avant que, d’aucun côté, l’on n’eût la moindre disposition à se relâcher, qu’il plut à la Marquise de mettre au jour un desir curieux, bien menaçant pour la tranquillité de l’autre commerce. Au premier mot, la pénétrante soubrette avait jugé le coup.

Or, doit-on garder, pour soi seule, un aussi bon lot qu’Hilarion, quand d’ailleurs on le paie assez cher ? ou bien, est-il du strict devoir d’une inférieure, d’une espece d’amie, de le partager avec sa maîtresse ? — C’était en agitant, dans son cerveau, cette embarrassante question, que Nicole avait fait à la Marquise, une réponse normande : disons mieux, qu’elle avait menti, puisqu’elle devait voir le pere le même jour. — Reprenons donc l’intéressante conversation que nous a fait interrompre l’indispensable soin de parler des rapports secrétement établis entre le Révérend et…

NICOLE.

(Elle ajouta :) —


Madame aurait-elle… assez, changé d’opinion sur le compte d’un traître… impardonnable, pour qu’elle daignât… lui parler, seulement ?

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