qu’elle s’impatientait de l’attendre ; ce fut, en
même-tems, dis-je, que la pauvre Nicole fit la
découverte importante d’une trahison affreuse
que lui faisait le cher Belamour. Celui-ci,
très-vicieux personnage, on le sait, avait perverti
le petit frere lai. Félix, défroqué sans avoir
dit gare, n’était pas plus loin que dans l’arriere-cabinet
de l’appartement du coiffeur, qui lui
donnant, le jour, avec les soins nécessaires, tous
les momens dont il pouvait disposer, partageait,
la nuit, avec lui sa couche.
Qu’il eut été doux pour une amante naturellement jalouse et vindicative, de faire, à ce sujet, un éclat bien scandaleux ! Mais… « Que sait-on ? Madame, peut-être, joue, dans cette aventure, quelque rôle secret ? Ce petit Félix l’a ci-devant occupée ?… Si c’était, pour elle, que Belamour eut l’ordre de le recéler ?… Madame, au surplus, ne pouvait confier plus mal ses petits intérêts… car, M.r Belamour, connu pour être également actif et passif… C’est une abomination ;… il est sans doute la femme de l’ex-capucin, tout aussi bien que l’ex-capucin est la sienne ! Cependant, il ne faut rien gâter. » Ainsi raisonnait la pénétrante soubrette, intérieurement outrée contre son infidele, contre le vil objet de l’infidélité,… par momens, contre sa maîtresse elle-même. Nicole, enfin, tourna tant, épia si bien, qu’enfin elle s’assura complétement d’avoir deviné juste.