Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/512

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
195
LE DIABLE AU CORPS.


du révérend, était d’être Capucin, et qu’avec un titre comme, le sien, il eût mérité d’être galant homme. — Au surplus, Nicole avait trop de bon esprit ; trop d’attachement l’éclairait sur les vrais intérêts de son aimable maîtresse, pour qu’aucun éclaircissement mal-adroit pût ravir, à celle-ci, les douceurs de sa voluptueuse illusion. Sans la funeste grossesse, la Marquise eut à jamais ignoré qu’en songeant au très-pardonnable Félix, elle avait eu le malheur de favoriser, trop réellement, le quadragénaire, le laid, le crasseux Hilarion. Ce ne fut qu’au bout de huit semaines, quand deux mécomptes et le reste, eurent affirmativement prédit une grossesse, à laquelle la Marquise se défendait toujours opiniâtrément de croire ; ce fut alors, dis-je, qu’il n’y eut plus moyen de lui taire une funeste vérité ; la pauvre Dame apprit tout. Malgré tous les ménagemens dont Belamour et Nicole avaient usé dans leurs aveux, le transport furieux où la premiere ouverture jeta leur maîtresse, ne se décrit point ; malgré toute l’amitié, toute la reconnaissance qu’elle avait pour eux, ils furent traités !… —

LA MARQUISE.

Mais vous êtes des imposteurs. La chose est impossible.

BELAMOUR.

C’est pourtant comme cela, Madame.

  2
13.