teuse, faire époque dans la carriere de son adorable
bienfaitrice. Elle se rétablit avec tant de
bonheur que, lorsqu’il fut possible de calculer
la perte à laquelle ses appas devaient s’attendre,
on eut lieu de juger qu’elle serait à peu près nulle.
Le seul malheur qui fut arrivé… c’est ?… que,
soit l’effet de l’abstinence inusitée dans laquelle
la Marquise avait vécu, par force, depuis son
départ de Paris ; soit plutôt l’effet de la qualité
superlative des sucs prolifiques dont le Moine
lui avait fait une si copieuse part… elle était
grosse… — Ainsi, la bonne cuirasse avec laquelle
un intrépide guerrier a bravé mille fois
la mort, est enfin pénétrée de quelque coup
imprévu, tiré à brûle-pourpoint avec une arme
de plus fort calibre, ou chargée de meilleure
poudre…
Bref, l’onction sublimée d’Hilarion avait enfin vengé la Nature outragée de tant de vols qu’avec une confiance effrontée, la Marquise lui faisait, à tout moment, de ses plus doux plaisirs. — À la premiere époque où le coulis (si desiré d’Adolph) manqua net, on eut à peine un léger soupçon : bientôt pourtant les maux de cœur, tous les petits accidens précurseurs de la maternité, survinrent et donnerent bien de l’ennui…
Cependant, retournons à cette nuit si calme, passée presque toute à dormir, et qui avait absolument changé l’état de la malade. À son