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LE DIABLE AU CORPS.


trouve est couronné, il s’est senti tout-à-coup suffoqué. Un vomissement fréquent et convulsif épuise en peu de minutes le reste de ses forces : il tombe dans un assoupissement profond… Mais, par malheur, sa bougie posée trop près du lit a mis le feu à des rideaux de perse et presqu’en même-tems à toute la piece. Le malheureux Adolph, éveillé par la fumée, a vainement essayé d’éteindre. Sans jugement et sans adresse dans l’état où nous le savons, il n’a fait qu’animer la flamme, et c’est beaucoup trop tard qu’il ouvre enfin pour crier au secours. Il a failli périr : au moment où, par l’action d’ouvrir, l’air a donné plus de ressort au feu, le plafond éclate, la flamme s’y fait jour, les combles vont être attaqués. Plus d’espoir dès-lors de sauver le pavillon sans les secours publics d’usage. Déja tout le quartier est en rumeur, l’alarme est générale. Les pompiers et tout leur attirail ; la garde, et tout ce que comporte l’accident du feu, accourt avec cette admirable célérité qu’on doit au bon ordre prescrit et si bien observé dans notre immense capitale[1]. La maison est prise d’assaut par l’essaim qui, par devoir ou par zele, est accouru pour la garantir d’une ruine absolue. — Qu’on se représente en ce moment l’étonnement, la con-

  1. Le Docteur, quoique né en Italie, était jaloux du titre de Français.