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LE DIABLE AU CORPS.


rieurement jalouse de ce coup de maître, ne rit que du bout des levres, et semble dire aux témoins : — Je n’ai pas voulu m’en donner la peine. — Elle se flatte du moins que le reste de l’ouvrage ne s’achevera point… Mauvais calcul encore : le trémoussement rapide, recherché, varié que se donne la Comtesse, ses feux intestins, ses morsures souriantes, ses petits mots délicieux, sont autant de coups de fouet et d’éperons qui maintiennent l’équivoque coursier au galop dans la lice. L’art de l’écuyere est trop sûr pour que l’objet puisse être manqué. Les juges font des vœux pour elle, et excitent à bien faire celui dont la défection peut tout gâter : tuais Zinga marque encore mieux le vif intérêt qu’elle prend à la chose. Elle se jette dans l’arene pour chatouiller, d’une main, la plante des pieds du jeune homme, et, de l’autre, en faire autant à ses pendans génitoires. Ce généreux secours (soutenu de quelques atteintes de postillon qui font merveilles) réchauffe, rehausse et raffermit les utiles sachets. Plus de crainte après cet heureux symptôme. La crise électrique ne peut manquer. La Comtesse parvenue la premiere au but, se fond, perd la tramontane, et ne soutient plus cette rude cadence, qui seule pouvait mettre en si bon train son débile enfileur… Gare qu’il lie se refroidisse et ne ruine l’espoir des assistans, en compromettant encore la gloire de notre