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LE DIABLE AU CORPS.


ne reparaître plus… Voilà donc la clôture ? — Peu s’en faut : mais ne voyez-vous pas notre extravagante Comtesse tracassant à son tour l’Endymion inanimé ? — Que peut-elle lui vouloir ! N’a-t-elle pas été là quand il a fait à la Marquise une impardonnable avanie ? — Eh ! c’est précisément ce qui la pique ! Ne serait-il pas bien glorieux d’opérer une résurrection si difficile ! La couronne qu’on gagnerait à ce succès inespéré ne serait-elle pas la plus honorable de toutes ! Laissez notre héroïne se servir de ses moyens, et soyez sûr que si elle s’est mis en tête de faire vivre encore l’invalide cousin, elle n’aura pas la honte d’échouer dans son entreprise. Voyez comment elle vous le travaille ! avec quelle rapidité ses doigts, voltigeant sur toutes les parties du corps, cherchent à reconnaître celles qui peuvent être sensibles au plaisir du chatouillement ! Remarquez comment cette étude flatteuse, comment cet empressement extrême font déja frémir chez M. Georges, avec les cordes des sens, celles, bien plus irritables, de l’amour-propre ! Remarquez-vous déja les préliminaires du désenchantement ? Déja deux fois la tête du tentateur d’Eve s’est soulevée… Une fois encore, elle ne retombera plus… Que vous ai-je prédit ! Il dresse… il s’arrondit… il croît, durcit… On l’ajuste… il pénetre… il y est. — Zinga, le Tréfoncier et Frédéric applaudissent avec bruit et crient bravò. La Marquise, inté-

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