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LE DIABLE AU CORPS.


à plat ventre : pendant ce burlesque débat, le petit démon de Comtesse est aux cieux, se roule sur le canapé, les jambes en l’air, se claquant les fesses et riant aux éclats. On accourt, on releve la pauvre Nicole : mais la colere a mis le comble à son ivresse ; elle ne peut plus se tenir debout : on la transporte dans une piece voisine, on l’étend sur un sopha, couverte de tout ce que l’on a sous la main. Elle se trouve bien là, veut être seule et s’endort. —

Il n’y a plus, dans le sallon, que Zinga, la Marquise et l’infatigable Zamor qui paraissent conserver le desir et la volonté de s’ébattre. Zinga, tendrement occupée du néant de son cher maître, est à ses genoux, caressant de ses mains si douces, si adroites, ce qu’a tué Philippine, et qu’il voudrait bien qu’on vînt à bout de ressusciter. Mais l’inutilité des moyens ordinaires les mieux administrés ne laisse que la ressource d’une lesbienne[1], elle ne fait pas beaucoup d’effet. — Pendant ce tems-là, notre superbe Marquise s’est avisée que le cousin Georges est pour elle un objet neuf. Ce beau jeune homme est languissamment étendu sur le dos, assoupi, à-peu-près dans la posture où les peintres nous montrent Endymion, et son thermometre descendu au variable. Nouvelle Diane, la Marquise se met en devoir de l’enfourcher ; elle éveille

  1. Donner une lesbienne, c’est gamahucher.