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LE DIABLE AU CORPS.


rive le bec de l’heureux Tréfoncier, et dit ensuite un — là : — dont il entend à merveilles le sens, et qui veut dire : — Voilà tout ce qu’il vous faut : séparons-nous. Le Prélat, qui se rend justice, ne prend contre elle aucune humeur, et dit à son tour : — Là : — ce qui signifie — Grand merci, charmante, je ne veux plus vous importuner. —

Si les personnages dont nous racontons ici les hauts-faits, étaient des êtres d’une constitution et d’une imagination ordinaires ; si le bischoff, érotiquement frelaté, les pastilles ambrées, les diaboleni, et cætera, n’étaient pas des auxiliaires tout-puissans dont on ne peut pas contester les étonnans effets ; ou plutôt, si ces gens-là n’avaient pas le diable au corps, nul doute qu’après ce que l’on vient de lire (déja surprenant sans doute pour les petits faiseurs ?) on ne voulût plus croire à de nouvelles prouesses. Mais j’appelle de la possibilité de ces faits (très-vrais d’ailleurs) aux moines, aux gens de mer, aux jeunes officiers qui n’ont que deux ou trois ans de service militaire. Ils attesteront, si l’on veut, que, chez les nones, dans les tavernes, au boudoir et au bordel, ils ont fait l’équivalent de ce que j’ai décrit, sans même que des femmes, de l’excellence des miennes, aient été les objets de leurs excès ; sans qu’une musique enchanteresse les ait préparés ; sans que des poisons voluptueux aient embrasé leur sang et quadruplé leurs forces. Non, lecteur, la luxu-