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LE DIABLE AU CORPS.


de sa superbe façade et la piquante difficulté de son hospice[1]. Ce n’est pas un Adolph chevalier fanatique de la brute-nature, ce ne sont pas un cousin Georges, un cousin Frédéric, libertins par désœuvrement et par curiosité ; ce n’est pas le vulgaire Zamor, mi-parti du singe et de l’homme, et pensant aussi peu qu’il est propre à beaucoup agir ; ce ne sont pas, dis-je, tous ces gens-là qui, avant, pendant, ou après une leçon de physique expérimentale, s’aviseront des réflexions subtiles que le lecteur vient de trouver plus haut. Le Tréfoncier est un tout autre personnage. Aussi sait-il, en fait de passions, de goûts et de caprices, le fort et le faible de toutes choses : aussi, rassasié de femmes ou froides ou blasées, près desquelles il sait qu’il manquerait de moyens de

  1. Si quelques lecteurs malins, en suivant le cours de cet ouvrage, avaient pu conclure, du soin que le Docteur a pris de polir certains tableaux incongrus, qu’il avait pour les Pygomanes une secrete indulgence, et que peut-être était-il un peu lui-même entiché de Pygomanie ; que ces juges, vraiment téméraires, réfléchissent à l’éloge raffiné qu’il fait ici des ébats naturels ; qu’ils méditent l’opinion consignée dans la description précédente, ils concevront que cette tirade ne pouvait être faite que par un conformiste, non moins profond connaisseur que professeur expérimenté des voluptés licites : ils remarqueront encore que si les acteurs de l’autre secte, qui figurent dans le Diable au Corps, parlent avec éloge de leur méthode, et la peignent en beau, c’est leur rôle. Le Docteur n’a pas laissé échapper d’ailleurs une occasion de la tourner en ridicule ; cela devait être aussi. (Note des Éditeurs.)