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LE DIABLE AU CORPS.


de cette draperie[1] ? Il n’est qu’un costume pour le plaisir, Monsieur… et m’y voilà.


(Sa chemise tombe à ses pieds : elle est nue comme la vérité.)

Cette saillie divertit fort la joyeuse bande. — Cependant, voyant qu’on ne se dispose pas assez généralement à suivre son exemple :

LA COMTESSE, ajoute d’un
ton impératif et fâché :

Allez donc, vous autres… Eh, foutre ! allez donc ! —

                  (En même-tems elle a débraillé M. Frédéric, arraché le fichu de la Marquise, et fait sauter deux boutons de la culotte d’Adolph. —)


Pendant ce tems-là, le Tréfoncier dépouille Philippine : Zamor rend le même service à Nicole : Adolph, enhardi, et dont le trait polisson de la Comtesse a mis en évidence le superbe braquemart (sur lequel la Marquise fixe un regard des plus expressifs,) Adolph fait aussi le valet-de-chambre, et s’acquitte beaucoup moins bien de cet office, que la Marquise elle-même qui le sert à son tour. Rien ne serait aussi piquant qu’un tableau bien fait de semblable toilette, où les mains de

  1. La petite Comtesse mourait de peur qu’il ne s’agît ici de s’arranger deux à deux selon la couleur des écharpes tirées au sort, et par conséquent, qu’il ne lui fût permis de favoriser que son seul tenant, comme il est d’usage dans certaines coteries libertines.