Fort bien : je commence à comprendre quelque chose. Les faits à présent ?
Les voici.
(Naturellement franche, et ne conservant depuis long-tems aucune pudeur, elle se confesse avec une gaieté polissonne de tout ce qui s’est passé le matin entre elle et Belamour. C’est en ne se ménageant nullement ; en appuyant sur le complet ridicule de ses méprises, et de la peine qu’elle a prise, sans un fort grand succès, pour échauffer le coiffeur ; c’est, en un mot, en se sacrifiant dans son récit vif et plaisant qu’elle désarme ses antagonistes.)
— J’ai fini : si chacun s’exécutait d’aussi
bonne grace que moi, j’apprendrais sans doute
de jolies choses à mon tour ! — Ah, Belamour !
ah, Me. la Marquise ! — Quand j’y réfléchis…
je jouais un charmant rôle, en vérité !
Celui d’amie, pourtant ; car, sur le chapitre du cœur, je n’ai pas le plus petit tort à te reprocher.
Bien m’en a pris, ma foi. — Cependant, si j’avais pu te savoir aux aguets, comme je me serais égayée ! Pour sûr, Madame l’espionne, je t’aurais dégoûtée à jamais d’écouter aux portes… Et ce petit patelin ; en apparence tout