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LE DIABLE AU CORPS.

LE TRÉFONCIER.

Fort bien : je commence à comprendre quelque chose. Les faits à présent ?

LA COMTESSE.

Les voici.

                  (Naturellement franche, et ne conservant depuis long-tems aucune pudeur, elle se confesse avec une gaieté polissonne de tout ce qui s’est passé le matin entre elle et Belamour. C’est en ne se ménageant nullement ; en appuyant sur le complet ridicule de ses méprises, et de la peine qu’elle a prise, sans un fort grand succès, pour échauffer le coiffeur ; c’est, en un mot, en se sacrifiant dans son récit vif et plaisant qu’elle désarme ses antagonistes.)


— J’ai fini : si chacun s’exécutait d’aussi bonne grace que moi, j’apprendrais sans doute de jolies choses à mon tour ! — Ah, Belamour ! ah, Me. la Marquise ! — Quand j’y réfléchis… je jouais un charmant rôle, en vérité !

LA MARQUISE, lui tendant la main.

Celui d’amie, pourtant ; car, sur le chapitre du cœur, je n’ai pas le plus petit tort à te reprocher.

LA COMTESSE.

Bien m’en a pris, ma foi. — Cependant, si j’avais pu te savoir aux aguets, comme je me serais égayée ! Pour sûr, Madame l’espionne, je t’aurais dégoûtée à jamais d’écouter aux portes… Et ce petit patelin ; en apparence tout

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