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LE DIABLE AU CORPS.


Mais, je voudrais vous y voir, vous qui faites toujours un peu la sucrée ; je gage qu’en pareil concert vous feriez tout aussi bien qu’une autre votre partie à livre ouvert.

LA MARQUISE.

Cela est très-possible, et je veux même quelque jour m’en donner le plaisir. Jusqu’à présent je ne me suis signalée qu’en petit comité, mais j’imagine que quelque grande représentation ferait agréablement diversion à la monotonie de mes plaisirs, et donnerait un nouveau lustre à mon célebre savoir-faire.

LA COMTESSE, avec feu.

Je te ménagerai cela, moi. Mais, c’est qu’aussi tu ne sais profiter de rien : tandis que notre céleste confrairie existait, tu n’as pas eu le bon sens de te mêler dans les grandes échauffourées[1]. Je n’en ai pas. Dieu merci, manqué une. Tu n’aurais pas fait ton chemin, au moins ?

LA MARQUISE.

N’y pensons plus : puisqu’il n’y a rien de stable au monde, rien de doux dont la méchanceté des envieux ne vienne à bout de priver le petit nombre qui saurait parvenir à se rendre content, il faut bien s’accommoder aux circonstances et prendre du plaisir où l’on

  1. Voyez la note de la page 20 du Ier Volume. L’ordre avait souffert une révolution, et ces Dames, supprimées, le croyaient détruit.