La Marquise sortie par une porte de dégagement,
en a fermé encore une autre avec assez de bruit pour
qu’on puisse croire qu’elle a passé plus loin ; mais elle
est bien réellement demeurée dans le dégagement où
elle est à portée d’entendre et même de voir tout ce
qui pourra se passer dans le cabinet de toilette. Cette
ruse féminine est un effet bien naturel de son caprice
très-vif pour Belamour, et de la défiance que lui inspire
la rouerie connue, de la Comtesse. En se mettant aux
aguets, la Marquise s’est dit : « s’ils me trahissent, je
chasse M. Belamour, et je me brouille pour la vie
avec la Motte-en-Feu. » Le cœur lui bat en même
tems bien fort, car elle est plus qu’aux trois quarts
persuadée qu’on la trahira.
Après quelques instans d’un silence absolu, pendant
lequel Belamour a paru, peut-être avec quelque affectation,
s’occuper de ranger, de nettoyer : la Comtesse
s’impatiente enfin :
Çà, Monsieur Cascaret, ou Belamour, comme on voudra, tâchez de ne pas oublier que vous êtes avec une personne qui mérite peut-être de votre part un peu plus d’attention.
Ah, Madame ! Pouvais-je me flatter que vous daigniez, vous-même en faire à moi !