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LE DIABLE AU CORPS.


un baiser.)


Ne me trahissez pas, vous autres.

(L’expression infiniment flatteuse qu’elle donne à ces derniers mots, jette Belamour dans un redoublement de tendresse : il soupire, leve les yeux au Ciel, couvre de baisers les mains de la Marquise. Elle continue :)


Leve-toi… leve-toi, mon tendre ami.

(Elle l’oblige à changer sa posture et se leve aussi. Ils sont debout ; elle passe un bras pardessus l’épaule de Belamour, qui la tient aussi par le flanc. Ils s’entr’admirent dans la glace. La Marquise donnant brusquement un baiser de flamme :)


Ah oui ! je lis bien dans tes yeux, si parlans, toute la bonne foi présente de ton cœur… Oui, je suis convaincue que tu m’aimes, dans ce moment, autant qu’on peut aimer…

BELAMOUR, avec feu.

Ô mille fois aimable et juste maîtresse ! que vous avez bien la clef de ce cœur qui brûle pour vous !

                  (Ils se font face, se tenant debout et embrassés, leurs yeux et leurs bouches extrêmement proches.)

LA MARQUISE.

Tiens, Belamour tout ceci n’est peut-être, de ma part, qu’un torrent de tendre folie… mais…

BELAMOUR, avec surprise.

Dieux ! que dites-vous !

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