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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Je vous avoue… que je ne m’attendais pas à cet incident romanesque…

                  (Elle rougit et ne peut dissimuler un mouvement jaloux, dont Belamour surprend l’expression dans le miroir.)


Mais, mon cher Belamour, vous m’avez mis un régiment de papillottes ; cet accommodage ne pourra finir d’aujourd’hui.

BELAMOUR.

Je suis à l’avant-derniere, Madame ; cela aura été un peu long ; mais aussi vos cheveux seront frisés pour long-tems, et je me fais fort de leur donner une tournure admirable…

LA MARQUISE.

Je ne doute pas de votre talent. — Écoutez cependant, M. Belamour.

                  (Belamour, la derniere papillotte mise, donne une extrême attention à ce qu’on va lui dire.)


Vous êtes un charmant garçon… Vous voyez, que je gâte un peu les gens pour qui j’ai du goût, et vous ne pouvez douter de m’en avoir inspiré. J’ai peut-être mal fait de vous le prouver si vîte ; mais, si c’est une faute, il n’y a plus de remede.

(Voyant qu’il s’attriste.)


Ne vous alarmez pas, mon ami. Je n’ai rien de désagréable à vous dire.

                  (Elle donne, en souriant, à Belamour, une main qu’il baise avec transport.)

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