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LE DIABLE AU CORPS.


(et peut-être un peu plus que parrain de la fille) voulait absolument le mariage en question, et donnait, en conséquence, deux, mille écus, avec cette clause pourtant (disait le généreux parrain) qu’on lui permettrait d’emmener sa filleule pendant quelques jours à la campagne, afin de la bien instruire en particulier des importans devoirs de son futur état. Cet arrangement avait l’approbation de la mere ; la fille l’avait appris en écoutant tout bonnement aux portes, mais il devait être un secret impénétrable pour le futur. Nous sommes au moment où la jeune personne, ainsi négociée, ne pouvait presque plus éviter cette mal-honnête absence, dont elle était assez pénétrante pour calculer tout le danger.

LA MARQUISE.

Quel fut l’avis de M. le conseiller intime ? car je vois clairement qu’une ouverture de cette espece n’avait d’autre but que de se procurer, de votre part, un plan de défense et de conduite utile à vos mutuels intérêts ?

BELAMOUR.

Sans contredit. Aussi conseillai-je à merveille pour nous… Vous dire que le charmant objet de mes vœux était… Nicole…

LA MARQUISE.

Nicole !

BELAMOUR.

Oui, Madame : la même qui a l’honneur de vous servir…

La