Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Cette scene de tendresse est touchante, en vérité !

PHILIPPINE.

Quant à moi, je me trouve alors dans un bel embarras. Vous m’aviez ordonné d’entrer chez vous à cinq heures précises, afin d’éconduire votre heureux coucheur ; il n’était que trois heures et quelques minutes. « Si je vais avec ces Messieurs, me disais-je à moi-même, je peux manquer l’heure ; ils ne seront plus ivres ; ils me retiendront ou me suivront »…

LA MARQUISE.

Très-bien combiné. Comment t’es-tu tirée de ce pas difficile ?

PHILIPPINE.

Ma foi, Madame, j’ai pris mon parti galamment, et me suis laissé suivre chez moi, n’ayant plus rien à faire chez vous, jusqu’à l’heure indiquée. Après quelques petites façons que je croyais devoir à la bienséance, j’ai permis à ces Messieurs de se coucher à mes côtés.

LA MARQUISE.

Peste, quelle résignation !

PHILIPPINE.

Écoutez jusqu’au bout, Madame. Vous allez