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LE DIABLE AU CORPS.

BELAMOUR.

Point du tout, Madame. Loin de s’échapper à rien de mal-honnête : — Ne vous dérangez, pas, M. Gauthier, (dit-il) mais… — En même tems, il le joint ; et donnant l’explication verbale d’un procédé bizarre, mais bien pacifique, il veut faire comprendre à Gauthier que quand un mari a la complaisance de pardonner qu’on le fasse cocu, le larron d’honneur conjugal aurait mauvaise grace à refuser de satisfaire un petit caprice…

LA MARQUISE.

Cet homme était de bon sens ; et voilà ce qu’on appelle d’un mal savoir faire un bien… Après ?

BELAMOUR.

Le pauvre Gauthier, qui se croyait très-coupable, trouva la vengeance bien douce, et fit, ou plutôt laissa faire, tout ce que l’avocat voulut. Après s’être ainsi noblement vengé, le digne cocu se retira, laissant au couple adultere l’occasion de renouer le doux entretien que sa visite avait interrompu.

LA MARQUISE.

Combien de galans s’estimeraient heureux sans doute d’acheter à si bon marché la possession de leurs maîtresses ! — Continuez.

BELAMOUR.

La planche ainsi faite, tout alla le mieux du monde pour mon jeune ami. Payé par Madame