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LE DIABLE AU CORPS.


en habit de poudre, il me contait diverses histoires de ses pratiques. — Quelques-uns (disait-il) ont, le matin, des filles quand je vais les accommoder, et ils me font voir bien des polissonneries, dont ils m’invitent même quelquefois à me mettre de moitié… — Vas, vas, (lui dis-je) tout ce que tu peux voir là n’approche pas sans doute de ce qui m’est arrivé chez M. un tel (mon Chanoine.) — Je racontai tout : il m’écouta fort tranquillement jusqu’à la fin. Quand je me tus… — Parbleu, mon cher Cascaret (me dit-il, en m’embrassant avec vivacité) tu viens de me mettre bien à mon aise avec toi ! Je vois, mon enfant, que le même destin nous est commun, et que nous ne sommes pas amis sans sympathie…

LA MARQUISE.

Il croyait à la sympathie, ce morveux-là ?

BELAMOUR.

Pourquoi non, Madame ? Elle existe…

LA MARQUISE.

Poursuivez.

BELAMOUR.

— Tu connais bien M. un tel ? (Il nommait un fort honnête avocat.) — Oui, sans doute, je le connais. — Eh bien ! camarade… mais n’en parle jamais, il me le fait aussi, lui.

— Bon ! — Sans doute. C’est lui qui a eu l’étrenne de mon derriere, comme sa femme a eu de ma part celle du devant.

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