mais il s’agit de garder un homme qu’on prise et auquel
on destine (Dieu sait pour combien de tems) un rôle
à peu près principal… Tout cela calculé, le lecteur ne
sera point étonné s’il voit aujourd’hui la Marquise, d’abord
beaucoup moins vive, revenant même un peu sur ses pas,
et mettant une sorte de dignité dans ses propos. — On
a sonné. Belamour est appellé : on a signifié à tout le
monde que, sous aucun prétexte, on ne voulait voir,
jusqu’à nouvel ordre, qui que ce soit du dehors. Pour
écarter les femmes elles-mêmes, on occupe Philippine,
dans sa chambre, à faire une longue et pressante besogne ;
et Nicole, envoyée pour six commissions, va courir, en
fiacre, toute la ville pendant plusieurs heures. — Belamour
paraît, dans le cabinet de toilette, en veste du matin,
en tablier blanc ; en un mot, dans le costume complet
de son emploi. Il ne laisse pas, malgré beaucoup de
respect apparent, d’interroger les yeux de la Marquise,
afin de prendre en quelque façon l’air du bureau. La
Dame, soit orgueil, soit crainte d’être trop pénétrée,
baisse la vue, et ne répond que par un léger mouvement
de la tête à l’hommage de son nouveau domestique. —
On supprime les propos vagues qui n’ont rapport qu’aux
apprêts de la coiffure ; et, tout le long de la scene qui
suit, on n’en dira rien non plus, à moins que quelque
mot, à ce sujet, ne se lie essentiellement à quelques
objets de la conversation.
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LE DIABLE AU CORPS.